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6 mai 2005 5 06 /05 /mai /2005 00:00





sur le mur trois taches blanches

trois portraits : même taille, même lieu, même regard


[°] [°] [°]


elle pense : c'est lui, c'est lui, sûrement.

pas au même âge, mais ici, toujours ici, assis sur le mêmebanc,

le banc prend de l'âge en même temps que lui

là, il s'écaille par endroit et il devient plus clair, un véronèse presque tendre, presque gris

son visage aussi, même jeune paraît gris, un peu lointain, même jeune, il paraît inaccessible.

elle vient plus près, se penche proche comme pour parler

elle suit le contour doux du visage doux, il sourit doucement, retenu, un sourire gris

semblable au reste, la couleur est à l'intérieur

de si près on la sent sourdre

elle est si près à présent qu'elle voit le reflet de ses yeux à elle

elle se regarde le regarder, elle se regarde, elle le regarde

elle pense, j'y suis, ça y est, je suis dedans ...

elle redresse l'un des cadres qui penche un peu

sur le mur noir , trois taches blanches


 à l'intérieur même.

 










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5 mai 2005 4 05 /05 /mai /2005 00:00



à pieds joints les mains tissent
porte à porte
La pièce est encore nue la pièce encore vide je suis nue je suis vide je suis pièce /une/
pile et face pile ou face
profil: la pièce est blanche.




tu arrives d'A par le pont / tu traverses / il y a cette petite place, tu t'en souviens? /deux bancs, une fontaine, deux grands platanes / une place, quoi / une place comme une place / avance encore un peu / tu ne peux pas te tromper / tu suis la route / il y a deux maisons / la mienne c'est la seconde / à main gauche /
j'espère qu'elle n'a pas fait de sottise ... nous sommes arrivées à pied il était temps, il fait beau aujourd'hui mais les champs encore boueux d'hier un peu, oui oui, nous avons trouvé facilement ... le plan était simple ... dans l'entrée nous avons laissé nos chaussures et suspendu nos vêtements... quand nous avons ouvert la porte ... nous avons vu la chambre peinte en noir.



"Sur le côté intérieur de la boîte, comme l'empreinte d'une main imprimée dans de l'argile, les traces de la vie du précédent propriétaire (donnons lui le nom de B., pour le moment) étaient gravées profondément à l'envers.

Abé Kôbô in L'homme boîte Éd. Stock


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